Ciné-concert autour de trois films mythiques du cinéma surréaliste
Dès notre rencontre avec Bruno Chevillon, nous avons perçu à quel point la singularité de nos parcours musicaux était intimement liée aux arts visuels: lui par la simultanéité de ses études de contrebasse classique et de ses études de photographie (il est diplômé de l’école des Beaux Arts), moi par l’insistance avec laquelle les œuvres d’art s’imposent comme de véritables partitions – notamment dans la série Pour Suite.
Les films proposés pour Histoires d’œil ont été réalisés ou scénarisés par des plasticiens : Man Ray, Duchamp et Dali qui co-signe le scénario d’Un Chien andalou avec Buñuel. D’où la puissance démultipliée du travail de l’image dans l’image, et les nombreuses références à l’œil, au regard et à la peinture.
L’autre leitmotiv est la présence de la musique à l’image à l’instar des contrebasses chevelues et des sculptures instrumentales de Man Ray ou des disques optiques tournants de Duchamp.
Nous rêvons Histoires d’œil comme une exploration des relations poétiques entre cinéma surréaliste et performance musicale. Tour à tour mélodique ou texturé, acoustique ou électrique, extrêmement scénarisé ou improvisé, ciselé ou archaïque, le geste musical est ici toujours indissociable du scénario et de la plastique des images qui nous permettent de déployer un imaginaire sonore riche et résolument contemporain.